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Le réséda n'a pas d'odeur
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14 novembre 2007

Dans Paris

Il me propose de partir. Vivre à Londres avec lui. Je pense à Rimbaud et Verlaine qui tentèrent là-bas la vie de couple, la vie d'artiste, et au mélodrame qui en résulta. Je ne crains pas cela. Mais la conviction que je n'en ai pas fini avec Paris me retient. Il y a dix ans je suis venu m'établir dans cette ville ; j'y ai habité plusieurs quartiers, j'y ai fait mes études à la faculté, j'y ai travaillé ici ou là ; j'y suis partout chez moi. Cependant elle ne laisse pas de me fasciner, j'aime l'agitation qui la caractérise et secoue ma nature paresseuse. J'y ai connu l'amour aussi aux quatre coins de sa zone ; j'y suis devenu un homme, un pédé, un parmi les siens. Ce sera toujours mon centre, mon point de départ, et mon asile de retour. Et quoique je n'ignore pas non plus, pour l'avoir subi, et encore aujourd'hui, combien ce peut être une cité hostile, brutale, difficile, rude, je sais avec certitude qu'il me reste à accomplir quelque chose en ce lieu, je sens que c'est d'abord dans ses frontières qu'il faut que je sois fort et heureux, avant d'aller ailleurs exporter mon sort.

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