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Le réséda n'a pas d'odeur
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5 décembre 2007

Depuis qu'elle est morte (#3)

J'ai perdu cet été dans un train mon pull préféré, en coton couleur kaki, que j'avais acheté à Rotterdam... Quelqu'un l'aura trouvé et ne l'aura pas rapporté aux objets trouvés. Hier, c'est un gant de cuir brun que j'égare quelque part, orphelin en chemin. Les choses auxquelles je m'attache, que j'aime avoir auprès de moi, disparaissent ainsi n'importe où... Par oubli, par mégarde. Il faut dire que je suis tête en l'air et distrait. Quand j'y pense à ce pull, à ce gant, je les regrette comme on se souvient des morts. Et j'exagère à peine en écrivant ça, parce que j'étais bien avec eux sur mon corps ; certainement j'aurai d'autres chandails, d'autres paires de gants, mais qui ne seront pas ceux-là ; eux ils sont à présent hors d'atteinte, séparés de moi, infidèles à mon bien être.
Depuis qu'elle est morte, je ressens fortement le transitoire, la fragilité de ce qui existe un temps puis échappe à jamais, perdu pour toujours. La vie qui passe, en somme. La perdition que cela implique.

(Après avoir écrit ce qui précède, deux jours plus tard j'ai retrouvé ce gant égaré, chez le psy. Il m'attendait dans la salle d'attente de ce dernier... Et j'en fut pour mes frais de tragédien à la petite semaine !)

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Commentaires
E
Depuis lors j'ai effectivement perdu ces gants en pécari, ou plutôt il ne m'en reste qu'un...
S
J'adore ce texte que la parenthèse fait lire deux fois.
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