Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le réséda n'a pas d'odeur
Le réséda n'a pas d'odeur
Publicité
Archives
18 octobre 2007

La preuve par le sperme

Aujourd'hui un garçon, prénommé Stéfane avec un f, doit venir pour la bagatelle. Je ne sais de lui que deux photographies qu'il m'a faites parvenir, et j'ai hâte de voir en vrai ses yeux aux paupières tombantes, plissés par le plaisir lorsque nous baiserons, cet après-midi, dans la chambre aux volets clos.

Ce sera bon d'y croire deux heures de temps, de tricher comme si j'étais un homme heureux, de renaître quelqu'un de fort, un faune à nouveau et encore. Car j'ai besoin de sperme, celui des autres, pour preuve que j'existe. D'autant plus que mes derniers partenaires, au nombre de deux depuis le mois juillet, n'ont pas daigné me faire la grâce de ce don d'eux-mêmes. L'érection seule ne suffit pas à prouver le désir, pour moi je n'y crois qu'après l'éjaculation.

Stéphane portait des baskets avec un coq et des lacets rouges. Il avait le sperme clair, c'était plaisant, mais le coeur manquait. Déprimé comme je suis, je bandais trop mou pour le pénétrer, alors on s'est fini en se suçant la bite. La sienne avait un goût de fruit rouge, très agréable sur la langue, jusqu'à ce que j’ai l'idée que ce n'était peut-être qu'un parfum de gel douche. Cette fois-ci mon orgasme, accompagné d'un râle plus ou moins sonore, fut un aveu de faiblesse, un cri naturel de désespoir ; la gravité de ma joie s'accordait avec l'austère de sa figure, allongée à la manière du Greco.

Publicité
Publicité
Commentaires
Q
Quelle gravité dans la chute ! Bravo !<br /> C net, tranchant, époustouflant !
Publicité