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Le réséda n'a pas d'odeur
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22 octobre 2007

Lapsus

À Lyon, je déjeune avec France dans restaurant, et comme elle m'interroge sur l'écriture, j'en viens à évoquer ce journal, mais ma langue fourche, je dis : "jourman". Je pensais "roman". Le télescopage donna un lapsus. Or de fait "le jour ment" : ce journal que je tiens est une fiction de moi-même, une affabulation autobiographique. Écrire c'est toujours mentir, ajourner le réel. Je jure pourtant de dire toute la vérité, rien que la vérité, le plus intime de mon intimité.

Par exemple : le frileux a toujours froid, et dès fois il a chaud. Ma honte originelle, notre malédiction c'est la nudité. On se couvre, on se cache, sous des vêtements,  sous des mots. À défaut de main sur ma peau, j'écris, je m'habille. Parce que mon coeur est rouge comme un sexe turgescent, le rouge de la passion du Christ, le rouge de la honte aux joues.

Disons plus simplement que ce journal est le récit d'une dépression chronique.

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