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Le réséda n'a pas d'odeur
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27 octobre 2007

Un vendredi soir

On sentait bien que c'était vendredi soir, les gens avaient envie de s'amuser, il y avait des jeunes. Mais j'avais peur. Je fuyais vers mon logis me cacher. Sitôt la porte claquée, j'ai mis un disque de Cat Power qui miaulait à son piano : "Love me, love me... Wild is the wind". J'ai pensé à lui. Il faisait nuit. J'aurais voulu être capable d'aller dans un bar, quelque part, me faire embrasser par quelqu'un. Wilhem Reich explique nos névroses par la répression sexuelle dont nous sommes  victimes depuis l'enfance. J'avais bien besoin de plaire ce soir. Pourtant je n'ai pas eu la force non plus de chercher sur le net un amant facile. Tout ça finira dans un sauna quand je serai à bout. Je vais bientôt passer à deux séances hebdomadaires d'analyse. J'avais appris la veille sur le divan que ma maladresse naturelle s'adresse en fait aux mâles de mon entourage, et je paye pour cela.  J'allumais une cigarette, une autre, avant d'aller me coucher, un calmant dans l'estomac, avec un livre. J'avais froid comme d'habitude, alors j'ai bu du lait chaud en fermant les yeux. Il fallait oublier. J'essaye de me traiter mieux depuis un certain temps, c'est pourquoi je consulte et j'y mets le prix, mais j'ai peur, je ne sais pas faire. Devant ma glace, je me trouvais presque désirable, puis dehors je n'y croyais plus. C'était beau la voix cassée de cette femme dans l'espace de l'appartement, comme elle résonnait en moi... À la longue cela devint ridicule d'écouter cette chanson triste un vendredi soir, je prenais la pose.

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